Deux ans seulement après son premier vol spatial habité, la Chine a envoyé deux spationautes dans l'espace pour une mission de cinq jours
Le vaisseau Shenzhou VI transportant deux "taïkonautes" a été lancé, cette nuit, de la base de tir de Jiuquan en Mongolie intérieure avant de se placer en orbite. La mission de Fei Julong et Nie Haisheng, devrait durer cinq jours. Sélectionnés parmi 14 pilotes de chasse, les deux hommes étaient déjà candidats au premier vol spatial habité.
Le décollage s'est déroulé sous les yeux du Premier ministre Wen Jiabao, du président Hu Jintao et du vice-président Zeng Qinghong. Un lancement symbolique prévu le lendemain de la clôture du plénum annuel du Parti communiste consacré au développement économique et social, et le jour de l'ouverture des Xe Jeux nationaux, une manifestation sportive qualifiée de mini-Jeux olympiques.
De grandes ambitions spatiales
En octobre 2003, le premier "taïkonaute", Yang Liwei, avait déjà passé plus 21 heures en orbite, permettant à la Chine de devenir le troisième pays, après la Russie et les Etats-Unis, à expédier un homme dans l'espace par ses propres moyens.
Le lancement de Shenzhou VI confirme les ambitions chinoises en matière de conquête spatiale.
Son objectif : disposer d'une station spatiale, puis, à l'horizon 2017, d'envoyer un véhicule d'exploration sur la Lune.
La Chine a fêté ce matin ( lundi 17 octobre 2005) le succès de son deuxième vol spatial habité La capsule Shenzhou VI a atterri sans encombre en début de journée, après cinq journées passées en orbite autour de la Terre.
Shenzhou au garde-à-vous devant un parterre d'officiels.Apparemment en bonne santé, les deux "taïkonautes" de l'armée chinoise ont été reçus en héros, après que leur vaisseau eut touché le sol, à 4h33 du matin, dans les steppes de la Mongolie intérieure.
Fei Junlong, âgé de 40 ans, et Nie Haisheng, 41 ans, ont effectué 76 fois le tour de la planète depuis leur départ, en milieu de semaine dernière. La mission avait été d'emblée présentée par les médias officiels comme le signe de l'émergence de la Chine dans une compétition technologique de premier plan, la seconde réussie, après celle de Yang Liwei, premier Chinois envoyé dans l'espace, en octobre 2003. Elle "confirme la capacité de la Chine à concevoir des vols spatiaux ambitieux", a écrit le président français Jacques Chirac à son homologue chinois Hu Jintao pour le féliciter.
Shenzhou aurait coûté quelque 2,3 milliards de dollars. En comparaison, le budget de la Nasa, l'agence spatiale américaine, s'élève à 16 milliards de dollars pour la seule année 2005. La prochaine mission habitée chinoise est prévue en 2007. La Chine souhaite créer sa propre station spatiale orbitale d'ici cinq ans.