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| Sujet: La guerre des étoiles relancée ! Mer 14 Fév - 7:02 | |
| L'Agence spatiale européenne finance plusieurs études pour lancer un grand programme de surveillance, voire de protection de l'espace.L'essai chinois de destruction d'un satellite en janvier dernier a fait tomber les masques : l'espace n'est plus une zone protégée. La Chine a de fait rejoint les deux autres puissances possédant une doctrine spatiale stratégique, les Etats-Unis et la Russie. Un constat douloureux pour les Européens dont la doctrine spatiale pacifique devient anachronique.Le coup au but chinois à 800 kilomètres d'altitude confirme le rififi qui se trame là-haut dans les orbites. Les Américains se sont récemment plaints d'avoir subi sur leurs satellites des éblouissements lors de leurs passages au-dessus de la Chine. Selon les experts, ces intimidations à coups de laser de grande puissance dans les optiques d'observation sont moins rares qu'on ne le croit et concernent plusieurs pays. C'est le signe d'une grande maîtrise technologique des Chinois, capables de repérer précisément la cible et de pointer leurs lasers.Tout est en place pour que se rejoue la guerre des étoiles. Dans les années 1960 puis dans les années 1980, des moyens considérables ont été dépensés aux Etats-Unis et en Russie pour étudier et expérimenter des systèmes offensifs. Toutes les agences spatiales ont enregistré ces quelques explosions qui ont eu lieu dans l'espace.Pour détruire un satellite, on peut agir de la Terre ou des orbites. La méthode la plus directe est celle testée récemment par les Chinois. Un lanceur spatial ou un missile balistique emporte un second étage explosif vers la cible. Les Américains ont également validé le tir de missile à partir d'un avion militaire. Les chercheurs ont aussi testé le concept de satellites tueurs. Les systèmes les plus sophistiqués agissent comme des mines spatiales. Leur propulsion leur permet de se placer sur la trajectoire des cibles et de les endommager par contact ou explosion. D'autres systèmes orbitaux ont été envisagés avec des têtes nucléaires, jouant cette fois davantage sur la puissance que la précision pour créer un « rayon létal » autour d'eux. D'autres pistes seraient en gestation dans les laboratoires. Plus de l'ordre du fantasme, certains experts attribuent aux Américains des projets pour brouiller les satellites grâce aux ceintures de radiations cosmiques.
Des menaces en orbiteFace à ces nouvelles menaces, l'Europe a décidé de réagir. « Nous avons alerté les militaires français depuis un an, nous attendons leurs réponses »,« L'Europe est actuellement aveugle en orbite », résume un spécialiste de l'agence. Son directeur général, Jean-Jacques Dordain, compte donc pousser cette initiative en tête des problématiques qui seront abordées à la prochaine réunion ministérielle européenne en 2008. « La surveillance de l'espace implique de grands moyens radars et donc des financements que l'ESA ne peut décider seule. Ce seront aux ministres de donner l'impulsion », explique le responsable de l'ESA.explique un responsable d'Astrium. La semaine dernière, l'Office parlementaire des choix scientifiques et techniques tirait la sonnette d'alarme, en appelant de ses voeux un positionnement stratégique des Européens dans l'espace militaire. L'Agence spatiale européenne ESA a fini par prendre le problème à bras-le-corps, quitte à brusquer le tabou de son périmètre purement civil. L'ESA veut désormais doter ses Etats membres d'une capacité de surveillance de l'espace. Car repérer les menaces en orbite constitue la première étape indispensable pour protéger les systèmes spatiaux. Officiellement, l'agence ne sort pas de son pré carré civil, il s'agit de protéger les systèmes orbitaux du risque croissant de collisions avec les nombreux débris issus des lancements de fusées, de la dégradation des satellites ou plus rarement des chocs volontaires ou non. Une percussion comme celle provoquée par le missile chinois engendre des dizaines de milliers de déchets qui polluent les orbites et menacent les lanceurs et leurs charges utiles.Mais, comme l'explique un spécialiste, qui peut repérer un débris peut détecter un satellite ou un projectile. En fait, l'ESA a décidé de s'attaquer à l'enjeu militaire de la surveillance spatiale à cause de l'importance stratégique de Galileo. Le futur GPS européen ne saurait être aussi vulnérable que les autres satellites de l'agence.L'ESA a confié à l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera) deux études ces dernières années sur la conception d'un radar terrestre capable de repérer des débris de 10 centimètres de diamètre. Les chercheurs du laboratoire français sont en pointe sur le sujet en Europe, grâce à leur démonstrateur Graves. Ce champ d'antennes sur le plateau d'Albion (l'émetteur est en Bourgogne) fonctionne depuis un an 24 heures sur 24 pour l'armée de l'air. Il scrute les orbites basses, sous 1.000 kilomètres d'altitude. Ce type de capteur fera partie du programme européen, puisqu'il permet une veille des orbites par tous les temps. D'autres capteurs optiques seront indispensables pour surveiller des orbites supérieures, en particulier les géostationnaires. L'ESA finance actuellement une étude auprès de trois consortiums industriels pour affiner les spécifications de son futur programme. D'autres systèmes plus ambitieux encore pourraient être ajoutés. Une fois repérée, une menace pourrait être mieux identifiée par des satellites spécialisés et « traitée » par d'autres. La protection des capacités spatiales peut reposer sur d'autres approches. Les chercheurs travaillent déjà sur le renforcement du blindage des satellites, le durcissement de leurs capteurs ou de leur électronique. Les techniques habituelles de redondances sont également envisagées.
Respecter l'espaceLa palette des dispositifs est donc très large. Si Graves n'a coûté que 30 millions d'euros, un ensemble plus complet se chiffrerait vite en centaines de millions d'euros, voire en milliards pour les projets les plus ambitieux. L'Onera a ainsi lancé un projet interne sur la conception duale de navigateurs orbitaux. « Très manoeuvrants, ils seraient capables de déplacer un satellite représentant une menace ou de s'en rapprocher pour la brouiller ou la neutraliser », explique Thierry Michal, directeur de la prospective à l'Onera.En revanche, les laboratoires européens s'interdisent de travailler sur des systèmes explosifs, les agences comme le CNES veulent appliquer les recommandations internationales sur la réduction des débris en orbite. Même la guerre des étoiles n'échappe pas au développement durable. Reste à savoir si les autres puissances spatiales, auxquelles postulent aussi les Indiens, joueront le jeu.Source : MATTHIEU QUIRET | |
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