Scoop Scoop Soucoupes

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Citation :: 15 mars 2007

Scoop Scoop Soucoupes

Peut-on décemment parler de petits bonhommes verts et d’ ès- « spaces » venues d’ailleurs sans générer de frustrations ?

Le mardi 6 mars, Nick POPE, expert de la Défense en Grande-Bretagne, est venu s’exprimer pour la première fois en France sur la politique anglaise vis-à-vis du phénomène OVNI. Entre 1991 et 1994, il a été chargé de s’occuper d’une division appelée le département 2A surnommé le « bureau ovni » avec pour tâche de rechercher et d’étudier le phénomène ovni. En tant que grand témoin, sa présence est d’autant plus justifiée que la politique de son gouvernement a toujours été de minimiser le sujet et qu’il y a de cela quelques mois, des documents traitant des ovnis et issus du DI55, unité des services de renseignement britanniques, ont été rendus publics.

Ces quelques 500 pages restent néanmoins caviardées : « le gouvernement a pratiqué la rétention d’informations. Pour éviter de rendre des pages entièrement noircies, il a préféré stipulé que certains passages ne peuvent être déclassifiés», concède-t-il.

Notre expert a plutôt été généreux en « révélations ». Il nous apprend que gouvernement britannique s’intéresse de près à des phénomènes très étranges au-delà des phénomènes OVNI tels que le « remote viewing », sorte d’ « espionnage parapsychologique ». «Il s’agit d’une grosse affaire en Grande-Bretagne qui a ressurgi il y a de cela 2 semaines. On sait qu’une étude préliminaire a été mise en place mais pas de programme opérationnel».

Au cours de sa carrière, N. POPE a pu personnellement s’entretenir avec les témoins d’un des cas d’OVNI les plus célèbres: le cas Rendlesham de 1980. « Après cette apparition, un général américain s’est rendu sur cette base américaine située sur le sol britannique et a sûrement dû rapporter avec lui des pièces à conviction. On enquête toujours sur ce sujet » (oups, à quand l’incident diplomatique ?).

Enfin, interrogé sur l’existence d’un bureau parallèle derrière la vitrine publique du 2A, il répond, un peu contenu : « Il n’est pas possible de prouver le contraire. Mais d’après ce que je sais, il n’y en avait pas. Je pense que s’il existait eu un bureau de ce type, il n’aurait pas eu accès aux rapports qui nous venaient directement de la police».

Sceptique au départ quant au sérieux de la chose, un élément me rassure : Nick Pope n’a rien d’un obscurantiste et paraît au contraire cartésien : « les faits seuls doivent nous guider ». Rien de très croustillant concernant ses méthodes d’investigation si ce n’est qu’il avait carte blanche, qu’il pouvait obtenir le concours de spécialistes de l’armée de l’air et qu’il avait libre accès à tous les enregistrements radar et vidéos. Aussi, quelque chose me trouble : il a quitté ses fonctions au 2A depuis 1994…Et je ne vous apprends rien : les nouvelles technologies ont changé la donne depuis. Concernant la conférence en elle-même, saluons les interventions nécessaires de Mme DE BROSSES, grande reporter à Paris-Match et de M. BOURDAIS qui ont vivement relancé le débat. Aujourd’hui, Nick Pope collabore à divers programmes radio et TV.

Contrepoint : Vous étiez sceptique avant votre prise de fonction au département 2A puis avez changé d’avis après avoir enquêté sur des observations qui résistaient à toutes tentatives d’explication. Existe-t-il une sorte d’éthique quand on est chargé d’enquêter sur le phénomène OVNI ?

Nick Pope : « La meilleure façon de mener ce genre d’enquête est d’arriver avec un esprit ouvert et une feuille blanche. Si je viens d’enquêter sur l’apparition d’un objet en forme de cigare, soit je suis sceptique et je pense que c’est un avion ; soit je suis croyant, et j’imagine qu’il s’agit là d’un vaisseau-mère! Aussi, une enquête sur les OVNI ressemble en tout point à une enquête policière. 85% des témoignages trouvent finalement une explication rationnelle. Néanmoins, mon implication m’a ouvert les yeux et l’esprit sur la possibilité de l’existence d’autres civilisations et le jour où ce sera prouvé et accepté par tous, politiques, scientifiques et grand public, la face du monde changera définitivement.»

Lors de vos enquêtes, comment sont répartis témoignages humains et preuves ?

N.P : - Les cas accompagnés de preuves (enregistrements radar, photos, vidéos) constituent seulement 5 à 10% des cas. Les cas les plus intéressants sont ceux observés à plusieurs endroits différents à peu près en même temps et qui rassemblent plusieurs témoignages indépendants. Il est déjà arrivé qu’après certaines déclarations, des avions aient été envoyés sur place pour chercher des preuves. Les citoyens lambda sont les témoins les plus courants. Mais leurs propos sont estampillés, ironiquement, Interesting if True (« intéressant à condition que cela soit vrai »). On accorde alors plus d’attention à des cas dans lesquels les observateurs sont des individus entraînés (pilotes, militaires, policiers).

A-t-on tenté de détourner votre travail à des fins politiques ?

N.P : - Non, il n’y a eu aucune tentative de s’accaparer de ce sujet de façon partisane. Cependant, au cours des années, s’est pratiquée la politique avec un petit « p ». Forcément, au sein de la communauté scientifique, du gouvernement il y a différence des points de vue. Certaines personnes m’ont soutenu et ont pensé qu’il fallait en faire plus. D’autres ont déclaré que c’était un total gâchis d’argent, argent que l’on aurait pu allouer à des projets plus importants, et ont pu retourner cet argument contre les instigateurs de cette initiative.