Une supernova en temps réel
Yael Ancri, jeudi 31 août 2006
Y a-t-il quelque chose de fascinant comme une étoile ? Et pourtant c'est dans sa mort que l'étoile brille de mille feux, plus encore qu'au long de sa vie. Il y a bien des étoiles qui finissent en trous noirs, mais même ces dernières ont leur instant de gloire, un moment avant la fin, elles explosent et envoient des matériaux dans toutes les directions. Or en cet instant précis, elles brillent d'une éclatante luminosité visible dans tout l'univers. Cette fin n'est cependant le lot que de quelques happy few, et pas les moindres, mais celles qui pèsent au moins 30 fois plus que notre soleil.
La luminosité intrinsèque de l'objet au cours des premiers jours suivant l'explosion peut atteindre 10 milliards de fois celle du Soleil, ce qui correspond à l'éclat d'une galaxie de taille moyenne. Par conséquent, quand ce phénomène survient dans une région proche de notre galaxie, l'étoile transformée en supernova devient visible à l'œil nu, comme une nouvelle étoile dans le ciel, et ce pendant des semaines, des mois voire des années, bien que l'étoile fût invisible avant l'explosion. Ainsi, les astronomes de l'antiquité qui ont aperçu ces points lumineux brillants, apparaissant dans le ciel là où il n'y avait encore rien la nuit précédente, les ont surnommés nouvelles étoiles (novæ stellæ) ou " supernovæ".
Jusqu'à présent, les scientifiques ne pouvaient repérer la supernova que plusieurs jours après que l'étoile en train d'exploser a commencé à briller. Mais les chercheurs qui étudient ce phénomène avaient besoin de pouvoir observer ce qui arrivait à ces étoiles en temps réel. C'est ce qu'ont précisément réussi à faire pour la première fois des scientifiques de la National Aeronautics and Space Administration ("Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace") plus connue sous son abréviation NASA. Or leur accomplissement ne fait que confirmer une recherche théorique effectuée par le professeur Eli Waxman (photo) de l'institut Weizmann de Réhovot.
Aidé d'un satellite de recherches avancées de la NASA, le satellite Swift, les scientifiques ont réussi à détecter une supernova seulement 160 secondes après le début du phénomène. Le fait de voir la supernova tellement tôt a permis aux scientifiques d'observer à proximité de l'explosion, en plus du matériel envoyé dans toutes les directions, un prodigieux souffle de rayons gamma, suivi d'un flot intense de rayonnement X. Ceci vient confirmé la théorie selon laquelle les supernovæ sont la source des sursauts de rayons gamma mesurés par le passé. Ils ont également constaté que l'étoile était composée principalement d'oxygène et de carbone, se qui prouve que l'étoile étaient effectivement très lourde. Pour la première fois, les scientifiques ont été capables d'identifier les ondes de choc, qui furent à l'origine des sursauts de rayons gamma et du rayonnement X émanant du centre de l'étoile et se déplaçant vers la surface. Ces résultats renforcent le modèle théorique selon lequel de telles explosions de supernova proposées par le professeur Eli Waxman il y a plusieurs années.
Source :
http://www.a7fr.com/Default.aspx?tabid=52&articleType=ArticleView&articleId=22434
CRUCRAS/YL